Le Mans : soigner le cancer avec une machine révolutionnaire

24 février 2023 à 6h00 par Hugo Harnois

Le Cyberknife, présenté notamment au maire du Mans, Stéphane Le Foll
Le Cyberknife, présenté notamment au maire du Mans, Stéphane Le Foll
Crédit : Compte Facebook Of course Le Mans

Installé au Centre de cancérologie de la Sarthe au mois de novembre 2022, le Cyberknife – une machine de radiothérapie – est la première de la région Pays de la Loire.

Il s’agit d’une machine révolutionnaire qui vient d’être mise en place dans un bunker, au centre de cancérologie de la Sarthe : le Cyberknife. Il en existe 25 en France, et c’est la première de la région Pays de la Loire.

C’est une machine de radiothérapie qui utilise les rayonnements ionisants pour traiter les cellules tumorales cancéreuses. Elle est dédiée à faire de la radiothérapie en condition stéréotaxique, avec « une capacité à traiter la tumeur ou la métastase avec une précision qui est de l’ordre du millimètre, même de l’inframillimétrique », précise le Docteur Yoann Pointreau, oncologue-radiothérapeute au Centre de cancérologie de la Sarthe. Par sa précision, le Cyberknife propose des séances plus fortes aux patients, et moins nombreuses.

 

Traitement en temps réel

« L’accélérateur de particules est monté sur un bras robotisé, même chose pour la table sur laquelle est installé le patient. Des systèmes embarqués sur la machine et dans la salle de traitement permettent de repérer la position de la lésion à traiter en temps réel », poursuit le spécialiste. Ces caractéristiques permettent de savoir où se trouve la maladie, en temps réel, « pour traiter cette zone en évitant d’irradier les autres zones à proximité ».

Plusieurs médecins et physiciens sarthois sont partis aux États-Unis suivre une formation pour pouvoir utiliser la machine, pour laquelle Le Mans Métropole, la Région Pays de la Loire et le Département de la Sarthe ont contribué respectivement à hauteur d’un million d’euros.

 

Une machine haut-de-gamme, pas miraculeuse

Mais ce que le Docteur tient à souligner, c’est que le Cyberknife ne peut pas tout traiter et reste une machine qui est complémentaire au parc de radiothérapie : « il ne faut pas être dans le débat de la comparaison des machines. Vous en avez qui ne sont pas des Cyberknife mais peuvent faire de la radiothérapie en condition stéréotaxique. Et sur des localisations similaires, on a les mêmes taux d’efficacité. Quand on traite un nodule pulmonaire ou une métastase cérébrale, par exemple, si le traitement est délivré dans les bonnes conditions avec la dose qui a été planifiée, on va avoir 85 à 90% de contrôle de la maladie, c’est-à-dire la destruction de la métastase ou de la tumeur, qui disparait totalement ou laisse place à une zone de cicatrice. »

Durant sa première année d’utilisation, l’équipe médicale sarthoise pense traiter avec le Cyberknife environ 200 à 250 patients, et, à termes, monter jusqu’à 400 patients par an.