Les chenilles processionnaires sont désormais bien installées en Bourgogne

22 mai 2023 à 7h00 par Guillaume Pivert

Des chenilles processionnaires
Des chenilles processionnaires
Crédit : Nathalie Pegon (DR)

En quelques décennies, elles ont colonisé les deux tiers du pays. Leurs poils urticants sont dans de rares cas dangereux pour l’Homme et les animaux.

Avec le printemps, les chenilles processionnaires font leur retour. Ces larves de papillons de nuit sont aujourd’hui partout. « En Bourgogne, on la trouve dans tous les départements », explique Mathurin Carnet, chargé de mission à la société d’histoire naturelle d’Autun. Auparavant, l’insecte ne vivait que dans le sud de la France mais en quelques décennies, il a colonisé une très grande partie du pays.

 

« On a eu tendance à planter de plus en plus de pins notamment en bord de route - la nourriture de la chenille », explique Mathurin Carnet. Autre facteur aggravant, le réchauffement climatique. Auparavant, lorsque les hivers étaient plus froids, l’espèce avait peu de chance de survivre. Désormais, avec des saisons plus douces, elles parviennent à devenir des papillons et à perpétuer l’espèce. Lutter est inutile, on peut seulement limiter son impact : insecticides, pièges à phéromones, installation de nids de mésanges qui en raffolent…

 

Les chenilles processionnaires du pin sont facilement reconnaissables. D’un brun orangé, elles se déplacent en groupe, les unes derrière les autres, d’où leur nom. Il ne faut surtout pas les toucher. Comme le rapporte l’ANSES, leurs poils urticants contiennent de la thaumétopoéine, une protéine toxique, irritante et inflammatoire. En cas de contact avec la peau, elle provoque une forte réaction épidermique, généralement bénigne.

 

Moins de 5% des cas sont graves et concernent des poils reçus dans les yeux et le nez, avec des douleurs, des larmoiements, une rougeur, un gonflement des paupières. En cas d’inhalation, une gêne respiratoire peut apparaître avec une toux, le nez qui coule, des éternuements et parfois des crises d’asthme. En cas d’exposition, Mathurin Carnet conseille d’aller consulter un pharmacien et un vétérinaire pour un animal. En effet, les chenilles peuvent être dangereuses en cas d’ingestion.