Angers : le conseil municipal refuse la cession de la future mosquée au Maroc

27 octobre 2020 à 6h23 par Etienne Escuer

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La construction de la mosquée angevine s'éternise, faute de moyens financiers suffisants. Le Maroc a
Crédit : Facebook Mosquée et Centre Culturel Abou Bakr Essedik d'Angers

Le conseil municipal d'Angers, réuni ce lundi 26 octobre, s'est opposé à la cession au Maroc d'une mosquée en construction dans la commune.

Les élus angevins ont fait part, ce lundi 26 octobre, de leur opposition au projet de cession de la future mosquée de la commune au Maroc. L'Association des musulmans d'Angers (AMA), propriétaire du terrain, cherchait un moyen de financer la fin des travaux, et avait opté pour cette option. La grande mosquée d'Angers, prévue pour accueillir 2 500 fidèles, est en construction depuis 2014 dans le nord de la ville. Le terrain avait été vendu en septembre 2011 à l’AMA, à dominante marocaine. Cette dernière, après un changement de présidence, a voté fin septembre la cession à titre gracieux de la mosquée au ministère des Habous et des Affaires islamiques du Royaume du Maroc.

« La cession à un pays étranger ne correspond pas à la neutralité souhaitée pour le fonctionnement d’un tel équipement ».

 

Ce lundi soir, le conseil municipal s'est donc prononcé contre cette cession. Les élus invoquent le fait que le contrat de vente du terrain s'oppose à une revente des biens par l'acquéreur avant la fin des travaux, sauf autorisation de l'aménageur. « Après avoir entendu les différentes parties, après avoir sollicité des avis extérieurs et après avoir pris le temps de la réflexion, le conseil municipal ne souhaite pas qu’un accord soit donné par l’aménageur sur cette cession qui ne respecte pas le cadre légal du contrat initial », indique la délibération votée. Celle-ci rappelle que le conseil est « attaché au libre exercice des cultes, et respectueux du souhait de la communauté musulmane de disposer d’un lieu de culte digne permettant aux croyants de pratiquer leur religion », mais précise que « la cession de la future mosquée à un pays étranger ne correspond pas à la neutralité souhaitée pour la réalisation et le fonctionnement futur d’un tel équipement ».

L’AMA ne disposerait pas actuellement des financements nécessaires à l'achèvement de la construction de l'édifice. 2,5 millions d’euros ont été collectés, mais il en manquerait encore 4,5 millions. La cession divise au sein-même de la communauté musulmane angevine. L’ancienne présidence de l’AMA y est notamment opposée.

 

(Avec AFP)