Dépakine: Sanofi mis en examen pour "homicides involontaires"

3 août 2020 à 9h35 par Iris Mazzacurati avec AFP

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Sanofi avait déjà été mis en examen en février pour "tromperie aggravée" et "blessures involontaires
Crédit : Pixabay - Photo d'illustration

Poursuivi depuis février, le groupe pharmaceutique français Sanofi a été mis en examen pour "homicides involontaires" dans l'enquête sur la commercialisation de l'anti-épileptique Dépakine, ouverte en 2016, selon une information du quotidien Le Monde, confirmée par le laboratoire.

Le laboratoire pourrait être tenu responsable de la mort de quatre bébés, entre 1990 et 2014. Au cours de leur grossesse, les mères de ces quatre nourrissons avaient pris de la Dépakine. Commercialisé depuis 1967, cet antiépileptique entraîne des malformations du fœtus et porte atteinte à son développement neurologique.

Sanofi avait déjà été mis en examen en février pour "tromperie aggravée" et "blessures involontaires", dans le cadre de cette enquête visant à établir s'il avait eu "tromperie sur les risques inhérents à l'utilisation du produit et les précautions à prendre, ayant eu pour conséquence de rendre son utilisation dangereuse pour la santé de l'être humain".

Déjà poursuivi pour tromperie et blessures involontaires, le laboratoire français s’est vu réclamer d’importantes garanties financières pour l’indemnisation des victimes.

En juillet dernier, la justice avait pour la première fois reconnu la responsabilité de l'Etat, ainsi que celle de Sanofi et de médecins, dans les effets dévastateurs de l'anti-épileptique Dépakine, le condamnant à indemniser des familles d’enfants lourdement handicapés.