L'écriture inclusive interdite par l'Education nationale

7 mai 2021 à 11h48 par Iris Mazzacurati

VIBRATION
Dans certaines ville, les panneaux de signalisation utilisent l'écriture inclusive.
Crédit : CC BY Chabe01

"Trop complexe", "trop instable". L'écriture inclusive constitue un obstacle "à l'acquisition de la langue comme de la lecture", selon le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer qui l'a officiellement proscrite via une circulaire.

La directive devra être appliquée dans les écoles et les rangs du ministère.

La circulaire, publiée jeudi 6 mai, rappelle qu'il "convient de proscrire le recours à l’écriture dite inclusive qui utilise notamment le point médian pour faire apparaître simultanément les formes féminines et masculines d’un mot employé au masculin lorsque celui-ci est utilisé dans un sens générique".

Selon cette circulaire, "l’écriture inclusive modifie le respect des règles d'accord usuelles attendues dans le cadre des programmes d’enseignement".

Dans le JDD dimanche déjà, Jean-Michel Blanquer expliquait que "mettre des points au milieu des mots est un barrage à la transmission de notre langue pour tous, par exemple pour les élèves dyslexiques". "On a un énorme enjeu de consolidation des savoirs fondamentaux et l'écriture inclusive vient en barrage de cet enjeu", selon lui.

La féminisation des fonctions maintenues

La circulaire précise toutefois qu'il convient d'appliquer la féminisation des fonctions quand elles sont occupées par des femmes : "l'intitulé des fonctions tenues par une femme doit être systématiquement féminisé suivant les règles énoncées par le guide d'aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions élaboré par le Centre national de la recherche scientifique et l'Institut national de la langue française", souligne-t-elle.

Dans un communiqué, le syndicat SUD éducation a dit "exiger du ministre qu’il cesse d’essayer d’imposer son passéisme à la communauté éducative", en appelant "les personnels à ne pas tenir compte de ces instructions d’un autre temps et à exercer comme ils le souhaitent en fonction des situations professionnelles le plein usage de leur liberté pédagogique".

Politiquement, le sujet est clivant. Le débat, jeudi au Sénat relatif à l'écriture inclusive, "langue d’exclusion ou exclusion par la langue", a abouti à un dialogue de sourds où opposants et partisans ont récité leurs arguments.

A l'Assemblée, une proposition de loi interdisant l'usage de l'écriture inclusive aux personnes en charge d'une mission de service public a été déposée par François Jolivet (LREM).



(Avec AFP)