Quadruple meurtre de la famille Troadec : ce qu’on sait de l’affaire dont le procès commence aujourd’hui

22 juin 2021 à 9h00 par Iris Mazzacurati

VIBRATION
L'accusé Hubert Caouissin (tête couverte) et son avocat Patrick Larvor, en mars 2019, lors d'une r
Crédit : Fred TANNEAU / AFP

Le procès du quadruple meurtre de la famille Troadec, en février 2017 près de Nantes, s'est ouvert ce mardi 22 juin devant la cour d'assises de la Loire-Atlantique. Voilà ce que l'on sait l'affaire.

Quatre ans et demi après le quadruple meurtre de la famille Troadec à coups de pied de biche, Hubert Caouissin comparait à partir d’aujourd’hui devant la cour d'assises de Loire-Atlantique, où ses avocats auront fort à faire pour lui éviter la réclusion à perpétuité.

Ce matin, le principal accusé, Hubert Caouissin, 50 ans, accusé du meurtre de la famille de son beau-frère, est apparu vêtu d'un polo bleu marine, le crâne chauve. Sa compagne Lydie Troadec, 52 ans, comparaît libre et encourt trois ans de prison et 45 000 euros d'amende pour modification de scène de crimes et recel de cadavre.

Ce n'est que mercredi que la cour se penchera sur le profil du principal accusé, ancien ouvrier chaudronnier de l'arsenal de Brest, obsédé au moment des faits par son beau-frère Pascal Troadec, qu'il accusait d'avoir volé un trésor familial de lingots d'or.

Un homme à la personnalité "mystérieuse", selon Me Cécile de Oliveira, avocate des parties civiles. Un "monsieur tout le monde qui n’avait pas vocation à devenir (...) un meurtrier", rectifie son avocat Me Thierry Fillion.

"Comme un forcené"

Le 23 février 2017, sans nouvelles de sa sœur et de son beau-frère, Brigitte et Pascal Troadec, 49 ans tous les deux et de leurs enfants Charlotte (18 ans) et Sébastien (20 ans), Martine V. contacte la police.

Au domicile familial, un pavillon d'Orvault, dans la banlieue nantaise, les gendarmes découvrent des traces de sang. Plusieurs membres de la famille orientent immédiatement les enquêteurs vers Hubert Caouissin et sa compagne.

M. Caouissin raconte alors s'être rendu chez les Troadec dans la nuit du 16 au 17 février pour chercher "des informations" sur le différend qui les oppose. Se disant assailli par la famille dès son entrée dans le garage, il affirme les avoir tués l'un après l'autre, à coups de pied de biche, pour se défendre.

Il raconte aussi avec force détails avoir travaillé "comme un forcené" pendant deux jours et demi, dans un hangar de sa ferme dans le Finistère, pour dépecer minutieusement les corps au couteau de cuisine. Les muscles et les viscères avaient été jetés dans les ronciers, dans l'espoir qu'ils soient mangés par des animaux sauvages. Les os, la peau et le gras étaient incinérés dans la chaudière et les crânes brûlés puis enfouis sur une plage pour que la marée les emporte.

"Délire chronique" de "type paranoïaque"

Deux collèges d'experts avaient alors décrit le "délire chronique" de "type paranoïaque" et à "thématique persécutive" dont souffrait l'accusé au moment des faits.

Le trésor de lingots d'or prétendument volé par Pascal Troadec, et censé être le mobile des crimes, n'a ainsi sans doute jamais existé, selon les juges d'instruction. "Une fable", "un argument qu'il a essayé d'utiliser au maximum", selon Me de Oliveira.

"A l’époque des faits, il n’est plus dans la réalité", objecte Me Fillion.

Si la cour estimait que son discernement était altéré au moment des crimes, M. Caouissin, qui est écroué depuis mars 2017, pourrait échapper à la réclusion à perpétuité.

Le verdict est attendu le 8 ou le 9 juillet.



(Avec AFP)