Ras-le-bol général chez les maires de France

22 novembre 2017 à 6h00 par Benoit Hanrot

VIBRATION
Crédit : 100ème édition du Congrès des maires / AMF

Le 100ème Congrès des maires s'est ouvert hier sous tension. Elus et exécutif continuent de se tirer la bourre, les premiers dénonçant les efforts demandés par le second. Ils attendent désormais que le président de la République clarifie ses intentions. Décryptage :

Emmanuel Macron est attendu au tournant. Le chef de l’Etat va devoir trouver les mots pour rétablir le dialogue entre l’Etat et les collectivités. Ce dernier interviendra demain après-midi en clôture de ce rendez-vous annuel auquel 15 000 maires et une quinzaine de ministres participent.

Six mois de conflits

Depuis l’investiture d’Emmanuel Macron en mai dernier, Emmanuel Macron n’a eu de cesse d’être l’oiseau de mauvais augure des maires. L’annonciateur de mauvaises nouvelles. Les sujets de discorde sont nombreux : 13 milliards d’euros d’économies imposés aux collectivités sur cinq ans, exonération de la taxe d’habitation et ou encore diminution des emplois aidés.

Parmi les nombreuses mesures controversées, Matignon a déjà fait savoir qu’il ne reviendra pas sur la baisse des APL (Aide personnalisé au logement). Une mesure à laquelle les élus locaux sont fermement opposés. D’ailleurs, l’Association des Maires de France (AMF) envisage de saisir le Conseil Constitutionnel pour dénoncer les contraintes budgétaires, qu’elle estime contraires au principe de libre administration des collectivités.

Edouard Philippe démine le terrain pour le Président

Le Premier ministre a enfilé le bleu de chauffe hier matin pour faire face à l’Assemblée des maires. Le chef du gouvernement a conforté l’idée du gouvernement d’engager une réflexion avec les associations pour une réforme de la fiscalité locale. De son côté, François Baroin se montre moins optimiste. Le président de l’AMF veut qu’il redéfinisse la politique de décentralisation. Il estime qu’il y a urgence et que l’on doit se concentrer sur les vraies problématiques du quotidien, comme la survie des services de proximité.

François Baroin, président de l'Association des maires de France

Les maires mécontents, les métropoles aussi

La semaine dernière, les nouvelles métropoles ont reçu une bien mauvaise nouvelle. Le gouvernement a rejeté le financement qui leur était promis. Déception donc pour Orléans, Tours et Dijon. Ces dernières devaient toucher une dotation supplémentaire de 10 millions d’euros pour les encourager à investir et innover. Ce ne sera finalement pas le cas.