Tours : l’affaire des « mariages chinois » rejugée en appel

11 octobre 2017 à 9h37 par Diane Thibaudier

VIBRATION
Crédit : China.org

En 2016, Lise Han avait été condamnée à un an de prison ferme et 800 000 euros de dommages et intérêts pour avoir organisé des mariages fictifs pour de très nombreux couples chinois. Elle avait fait appel.

Et son procès en appel s’est ouvert ce mercredi 11 octobre à Orléans. Un peu moins de deux ans après la condamnation de la principale accusée, qui avait donc écopé d’un an de prison ferme en première instance, en janvier 2016. Et cette affaire dure depuis des années.

Elle a débuté en 2008. A l’époque, la ville de Tours a commencé à organiser des « Noces romantiques en Touraine ». En gros, des couples chinois versaient 3000 euros pour se marier « à la française » devant le maire de Tours. Plus de 200 mariages fictifs ont ainsi été célébrés à la mairie entre 2008 et 2011. Mais tout s’arrête brutalement à ce moment-là. En aout 2011, le Canard Enchainé publie des dizaines de copies de factures, payées par la mairie de Tours à la société de Lise Han, l’organisatrice de ces mariages fictifs. Problème, Lise Han est aussi responsable des marchés publics pour ces « mariages chinois » à la mairie. Des marchés toujours remportés par la société Time, que son mari dirigeait. Le parquet de Tours ouvre alors une enquête. Et Lise Han doit comparaitre, tout comme le maire de Tours à l’époque, Jean Germain.

Suicide d'un des principaux accusés

Rebondissement le jour de l’ouverture du procès en première instance, Jean Germain est retrouvé mort chez lui. L’ancien maire s’est suicidé ne supportant pas de devoir s’expliquer devant la justice. Il laisse alors une lettre d’adieux dans laquelle il assure avoir été trompé : « Soyez sûrs que je n’ai jamais détourné un centime, que je ne me suis pas enrichi, que j’ai toujours œuvré pour ce que je pensais être le bonheur des Tourangeaux » avait-il écrit.

Tous les prévenus font appel

Le procès est alors reporté mais il a finalement bien lieu. Et Lise Han est condamnée à un an de prison ferme et à 800 000 euros de dommages et intérêts pour escroquerie et détournement de fonds publics. Autres accusés dans cette affaire, François Lagière, l’ancien directeur de cabinet de Jean Germain, est condamné à 15 mois de prison avec sursis. Jean-François Lemarchand, le directeur de l’office de tourisme écope de 10 mois de prison avec sursis. Enfin, le mari de Lise Han, qui gérait la société Time, est condamné à 5000 euros d’amende.

Des peines qui ne satisfont personne, puisque les quatre prévenus ont décidé de faire appel de leur condamnation. Ils sont donc tous les quatre rejugés depuis ce mercredi 11 octobre, devant la cour d’appel d’Orléans.