Sarthe : « Pas un jour sans qu’un habitant vienne me dire qu’il n’a plus de médecin »

6 décembre 2021 à 16h33 par Étienne Escuer

Un stéthoscope.
Un stéthoscope.
Crédit : Pixabay - Photo d'illustration

La question des déserts médicaux préoccupe de plus en plus les élus locaux sarthois, qui demandent rapidement des mesures au gouvernement.

« Il n’y a pas un jour sans qu’un habitant vienne me dire qu’il n’a plus de médecin » : le président de l’association des maires de la Sarthe, Emmanuel Franco, s’inquiète de l’évolution de la démographie médicale dans le département. Si la Sarthe figure parmi les départements où les généralistes sont les moins nombreux, la situation s’aggrave dans le Val de Sarthe (La Suze-sur-Sarthe et ses environs), qui ne comptera plus que neuf médecins pour 30.000 habitants fin décembre.

 

Comment expliquer ce phénomène ? Pour Emmanuel Franco, il s’agit avant tout d’un problème d’attractivité. « On n’a pas la mer, par exemple », rappelle-t-il. « Quand on voit la surpopulation de professionnels de santé en PACA, à Bordeaux ou à Nantes, ça pose question. » Faut-il imposer aux professionnels de santé de venir s’installer dans les déserts médicaux ? Le président de l’associations des maires Sarthois ne veut pas remettre en question le cadre libéral, mais l’urgence est telle que le tabou doit être levé. « Il faut peut-être imposer une présence médicale sur le territoire, temporairement, pendant 2 ou 3 ans, pour résorber cette problématique », estime l’élu.

 

Une « transition » qui permettrait de prendre des mesures pérennes, sur le long terme. « Le numérus clausus sera un élément important », poursuit Emmanuel Franco. « Travailler en commun sur des projets de territoire aussi. Quand on construit des maisons de santé sans médecin porteur de projet, on se retrouve avec une belle maison de santé mais personne dedans. »

 

A noter que l’Association de citoyens contre les déserts médicaux (ACCDM) organise une réunion publique mercredi 8 décembre à 20h à la salle des fêtes de la Suze sur Sarthe, puis une autre une à Rouillon le 15 janvier.