Sport féminin : le manque de médiatisation menace l’existence des clubs

2 février 2023 à 6h00 par Alicia Méchin

Fleury Loiret Handball
Image d'illustration / match du Fleury Loiret Handball
Crédit : Rédaction

Le sport féminin peine encore à s’imposer dans le paysage médiatique. Le manque de médiatisation menace alors l’existence de certains clubs, selon Sabine Guillien-Heinrich, l’ancienne présidente du Fleury Loiret Handball.

Après le refus de la métropole d’Orléans d’accorder une subvention, le Fleury Loiret Handball a déposé le bilan fin novembre. Un coup dur pour les joueuses et les responsables du club qui ont du mal à comprendre cette décision politique. Le club de handball féminin tourne alors la page de 20 ans d’existence au haut niveau.

Le cas du Fleury Loiret Handball n’est pas isolé. À Nîmes, quatre clubs féminins de haut niveau sont concernés par la suppression des subventions qui leur étaient alloués par la Métropole.  Le Bouillargues Handball Nîmes Métropole a publié à Noël une vidéo qui a fait le buzz, dans laquelle les joueuses demandent au Père Noël des subventions ; une vidéo qui a dépassé le million de vues.

Ce manque de soutien résulte, selon Sabine Guillien-Heinrich, d’une médiatisation encore trop faible des sports féminin. « Je ne sais pas si vous vous souvenez quand l’équipe de France de handball ramène une médaille, la Une du journal l’Equipe ce n’était pas l’équipe de France de hand, donc ça avait fait grand bruit », se souvient l’ancienne présidente des Panthères. Pour rappel, l’arrivée du footballeur Léo Messi au PSG avait éclipsé la victoire de l’équipe féminine de handball aux JO, en août 2021.

« Le sport féminin doit vraiment faire sa révolution, parce qu’aujourd’hui il souffre de son manque de visibilité. Donc manque de visibilité, peu de recettes privées (…) Pour moi, le sport féminin est en grande partie quand même financé par les collectivités ».

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Même s’il y a eu des progrès ces dix dernières années, avec notamment, un peu plus de sport féminin à la télévision, le chemin est encore long. Car c’est une révolution de l’esprit qui est surtout nécessaire, selon l’ancienne présidente de club. « Pour avoir échangé avec plusieurs présidents de clubs, et pas seulement du hand, mais du football ou autres (…) tout le monde me dit « tu as un club féminin avec une femme présidente à la tête, je ne suis pas sûre qu’on aurait réservé le même sort si ça avait été un président homme, et encore moins si ça avait été un club masculin » ».  

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Pour tenter de faire bouger les choses, une deuxième édition des États généraux du sport féminin s’est tenue au mois de janvier dernier. Et toute cette semaine, l’Arcom lance l’opération « Sport féminin toujours » qui vise à promouvoir le sport féminin dans les médias.