Tout comprendre des élections sénatoriales, prévues ce dimanche

22 septembre 2023 à 7h00 par Étienne Escuer

Le Sénat français.
Le Sénat français.
Crédit : Commons - Romain Vincens

Des élections sénatoriales sont prévues le 23 septembre. On vote dans la moitié des départements français, pour renouveler 170 sièges.

Le Sénat est renouvelé pour moitié tous les 3 ans, suivant les numéros de département. La série actuelle, la série 1, regroupe les départements de l’Indre-et-Loire (37) jusqu’aux Pyrénées-Orientales (66) ainsi que l’Île-de-France et plusieurs collectivités d’outre-mer.

Quelles sont les règles du scrutin ?

Les règles du scrutin sont particulièrement complexes. Il se déroule au suffrage universel indirect. Tous les Français ne sont donc pas invités à aller voter, seulement un collège de 162.000 grands électeurs. Ce collège regroupe les députés et sénateurs, conseillers régionaux et départementaux, ainsi que les délégués des conseils municipaux. Leur vote est obligatoire. Dans les départements où il faut élire un ou deux sénateurs (en fonction de la population du territoire), vous votez au scrutin majoritaire à deux tours, c’est-à-dire pour un candidat (et son suppléant, sachant que tous les deux doivent être de sexe différent). Ceux qui obtiennent le plus de voix, au premier et au second tour si besoin, sont élus. A partir de trois sénateurs, vous votez en revanche pour une liste (composée alternativement de personnes de chaque sexe), sans panachage possible, sur un seul tour. La répartition des sièges se fait alors de manière proportionnelle en fonction des résultats.

 

 

Le rôle du Sénat

Concrètement, à quoi sert le Sénat ? Composé de 348 membres, il est la deuxième chambre du Parlement, avec l’Assemblée nationale. Les sénateurs siègent pour 6 ans et représentent les collectivités territoriales. Comme l’Assemblée nationale, le Sénat est en charge du travail législatif et les lois font la navette entre les deux chambres. Toutefois, en cas de désaccord, ce n’est pas le Sénat qui a le dernier mot. Il ne peut pas non plus renverser le gouvernement, mais ce dernier ne peut pas le dissoudre.

Le Sénat s’est retrouvé sous les feux des projecteurs ces dernières années grâce à ses commissions d’enquête, comme pour l’affaire Benalla. A noter que si le président de la République meurt ou démissionne, c’est le président du Sénat qui assure l’intérim. Cela s’est produit deux fois sous la Cinquième République. Alain Poher a remplacé pour quelques semaines le Général de Gaulle puis Georges Pompidou.

 

Les enjeux de cette élection

Le scrutin de ce dimanche ne devrait pas chambouler l’équilibre du Sénat, historiquement ancré à droite. Déjà majoritaire, la droite consolidera sans doute son pouvoir, qu’elle gagne ou perdre quelques sièges. Renaissance, qui ne compte aujourd’hui qu’une vingtaine de sénateurs, tentera de limiter la casse sur cette élection, après une déroute lors des dernières élections municipales, dans ce premier scrutin depuis la controversée réforme des retraites. A gauche, la coalition PS-PCF-EELV espère atteindre le seuil des 100 sièges, dont au moins une dizaine pour les écologistes et les communistes, afin de rester au-dessus du seuil nécessaire à la constitution d’un groupe parlementaire (au moins 10 sénateurs). La France Insoumise, seule et sans ancrage locale, devrait peiner à remporter des sièges. Enfin, le Rassemblement National espère faire son retour au Palais du Luxembourg. Il peut prétendre à quelques sièges, mais probablement pas à un groupe, du fait là-aussi de son faible ancrage territorial.