Un musée de l’histoire des féminismes va ouvrir à Angers

8 mars 2023 à 6h00 par Hugo Harnois

Manifestation féministes
Manifestation féministes
Crédit : Damien MEYER / AFP

Nous sommes ce mercredi le 8 mars, journée internationale des droits des femmes. L’occasion de parler d’un projet ambitieux : la création d’un musée des féminismes à Angers, dans le cadre de la rénovation de la bibliothèque universitaire Belle-Beille.

L’annonce doit être faite ce mercredi à l’université d’Angers : la création d’un musée des féminismes. C’est « un vieux désir du côté des féministes qui remonte à plus d’un siècle, d’une certaine manière », précise Christine Bard, professeure d’histoire contemporaine à l’Université, également présidente de l’association Archives du féminisme, et copilote de la préfiguration du musée des féminismes.

 

Angers : the place to be

La cité angevine est, selon, l’universitaire, le choix idéal pour accueillir un tel établissement : « c’est à Angers qu’il y a la plus forte concentration d’archives sur les mouvements et les militantes féministes en France. Donc ça nous donne une collection pour démarrer ce projet qui va s’étaler sur plusieurs années. C’est aujourd’hui une nécessité car on n’a pas de musée d’histoire des femmes et du féminisme en France, alors que ça existe dans beaucoup d’autres pays ». Christine Bard explique ce manque par un « certain antiféminisme à la française, un certain désintérêt de l’État », alors que cela fait vingt ans qu’elle avait déjà proposé un tel projet.  

Un parcours permanent sera proposé, mais aussi des expositions temporaires une fois par an, accompagnées d’un programme culturel en cours d’élaboration. « On découvrira l’histoire foisonnante des luttes pour l’émancipation des femmes en France mais aussi des regards portés à l’étranger. On a l’embarras du choix, l’histoire du féminisme est très longue, elle ne commence pas en 1968 comme on le pense souvent, mais à la révolution française, avec Olympe de Gouges. Mais on va évidemment insister sur le XXe siècle parce qu’il y a des luttes beaucoup plus massives avec des acquis très importants en termes de droits des femmes », soutient l’historienne.

Les étudiants vont également participer à l’élaboration du musée en réfléchissant notamment aux choix des expositions, tandis que l’établissement se veut destiner à toutes et tous. « On veut un musée très accessible. On a à cœur de transmettre des recherches assez pointues mais à tous les publics, que les textes soient rédigés de manière pédagogique, assez simple », conclue la copilote du projet. On pourra juger par nous-même d’ici 2027, date de la fin des travaux. Et même avant, puisque des expositions temporaires sont prévues dès l’année prochaine.