Football : l’US Orléans sacrifie son équipe féminine au profit des hommes
Publié : 27 mai 2024 à 11h39 par Étienne Escuer
L’équipe féminine de l’US Orléans football ne devrait pas repartir en deuxième division l’an prochain, la direction préférant se concentrer sur l’équipe masculine.
Maintenue sportivement en deuxième division, l’équipe féminine de l’US Orléans football a sans doute disputé ce dimanche 26 mai son dernier match à cet échelon. Le nouveau président du club, Cyril Courtin, a confirmé ce week-end qu’il comptait inscrire le club dans une division inférieure, faute de moyens financiers suffisants. « Les prérogatives du cahier des charges prévisionnel de la future Licence Club féminine ne sont aujourd’hui pas compatibles avec les possibilités budgétaires d’un club de National comme l’US Orléans », explique la direction dans un communiqué. « L’USO ne peut malheureusement pas supporter les charges financières de deux clubs professionnels, masculin et féminin. »
Interviewée par le journal L’Equipe, la joueuse Namnata Traoré évoque un entretien « lunaire » avec le président du club, sur demande de l’équipe puisque Cyril Courtin n’était pas venu se présenter depuis le rachat il y a un mois. « Dans les faits, il nous dit qu’on coûte trop cher à l’association et que le budget qu’il a, il va l’investir pour faire monter l’équipe masculine en Ligue 2 », explique Namnata Traoré.
Le club envisage de faire repartir l’équipe féminine en D3, le plus haut échelon amateur, mais pourrait finalement se retrouver à évoluer au niveau régional, laissant ainsi sur le carreau 22 joueuses pro. Face à Strasbourg, ce 26 mai, ces dernières ont protesté contre leur direction : logo du club barré, minute de silence au début du match et prise de parole. Plusieurs élus et associations de gauche ont dénoncé la décision du club. Le conseiller régional délégué aux sports Mohamed Moulay rappelle que « le sport féminin n'est pas la variable d’ajustement économique dans les choix budgétaires ». Le groupe Orléans Solidaire Écologique estime de son côté que « les performances de l’équipe méritent au contraire davantage d’investissements. Des solutions alternatives existent, par exemple réunir les acteurs économiques et les collectivités afin de dégager des moyens supplémentaires. »