Zéro voiture en centre-ville, est-ce possible ?

25 avril 2017 à 9h51 par Rédaction

VIBRATION

Limiter, voire supprimer les véhicules dans les hypercentres, voici la tendance des grandes villes depuis plus de quarante ans. Mais cette tendance s'essouffle et commence même à s'inverser ailleurs. Décryptage.

Arrêtez de prendre la voiture

Depuis des années, les communes appellent à utiliser les moyens de déplacements alternatifs à la voiture, comme les transports en commun ou encore le vélo. Certaines d’entre elles, ont d’ores-et-déjà supprimé de nombreuses places de stationnement. En l’espace de 10 ans, on en compterait 20 000 de moins dans la capitale. D’autres comme Londres, ont instauré un péage à l’entrée du cœur de la ville. Enfin, dans certaines grandes agglomérations, les « zones 30 » ont fleuri comme des pâquerettes. Autant de mesures prises par les municipalités pour décourager les automobilistes de prendre leur voiture.

Pas de voiture, pas de client

Ces mesures, parfois polémiques, n’ont pas du tout la même résonnance en fonction de l’endroit où l’on habite. Dans une ville comme Paris, tout est à porter de main en utilisant les transports en commun. Mais dans des communes moins peuplées, l’accessibilité et la mobilité jouent un rôle central dans l’animation d’un quartier, encore plus aujourd’hui avec la crise de l’activité en centre-ville.

Ainsi à Angers par exemple, la politique du tout-piéton a disparu. Même certaines pistes cyclables ont été supprimées pour attirer davantage d’automobilistes en centre-ville. En effet, beaucoup d’élus ont constaté qu’ils ne pouvaient pas s’asseoir sur cette clientèle à fort pouvoir d’achat qui n’utilise que sa voiture.

En septembre 2014, Christophe Béchu, le maire d’Angers avait pris la décision d’instaurer la gratuité de la première heure de stationnement dans neuf parkings de la ville. Une manière de favoriser la rotation des véhicules afin de soutenir le commerce du centre-ville.

Que font nos voisins ?

Plutôt que d’avancer l’argument du tout-piéton pour favoriser notamment la venue de nouveaux touristes, certaines villes ont préféré axer leur argumentaire sur l’écologie. En Norvège, la ville d’Oslo veut bannir les voitures de son centre-ville pour diviser de moitié ses émissions de gaz à effet de serre. Selon les défenseurs de l’environnement, Oslo serait d’ailleurs la première capitale mondiale à annoncer un tel désengagement.

En Allemagne, c’est la ville d’Hambourg qui a décidé de prendre les devants. Elue capitale Verte Européenne en 2011, elle a également décidé de supprimer les voitures de son centre-ville d’ici 2034 pour réduire son empreinte carbone. Au Danemark, la capitale Copenhague a investi dans un réseau de 26 autoroutes pour vélos qui s’étendront du centre-ville aux banlieues.

Chez nous, trois régions se sont mises en avant pour promouvoir le vert : les Pays de la Loire et le Centre Val de Loire avec leur Schéma régional véloroutes et voies vertes (SR3V) qui comprend deux Eurovéloroutes l’EV1 « La Vélodyssée » et l’EV6 « La Loire à Vélo » ou encore l’Alsace qui a présenté en 2013 son projet Vélostras, qui a pour but de créer un maillage d’autoroutes cyclistes d’ici trois ans.