Un Noël record pour le secteur du jouet malgré l’inflation

Publié : 9h22 par Alicia Méchin

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Le secteur du jouet devrait enregistrer sa plus forte croissance depuis dix ans lors de la période de Noël.

Alors que le pouvoir d’achat des ménages est mis à rude épreuve depuis plusieurs mois, une information peut surprendre : le secteur des jouets devrait enregistrer sa plus forte croissance depuis dix ans lors de la période de Noël. À première vue, ce constat semble paradoxal.

Comment c’est possible alors que tout coûte plus cher ?

La réponse ne se trouve pas forcément là où on l’attend. Contrairement aux idées reçues, la clé de cette croissance record ne réside pas dans une baisse spectaculaire du prix des jouets eux-mêmes, ni dans une hausse soudaine du pouvoir d’achat. Elle se cache plutôt dans un élément souvent invisible pour le consommateur final : le transport international.

Depuis la fin de l’année 2023, les coûts du transport maritime ont connu une chute spectaculaire, dépassant les 60 % de baisse. Après les années de chaos logistique liées à la pandémie de Covid-19, marquées par des ports saturés, des pénuries de conteneurs et des délais interminables, le secteur observe enfin un retour à la normale. Les chaînes d’approvisionnement se sont fluidifiées et les prix se sont fortement corrigés.

Pour mesurer l’ampleur de ce changement, il suffit de comparer quelques chiffres. Entre 2021 et 2022, faire venir un conteneur de marchandises de Shanghai à Rotterdam pouvait coûter jusqu’à 15 000 dollars. Aujourd’hui, ce même trajet s’effectue pour un prix compris entre 2 000 et 3 000 dollars. Il s’agit là de l’une des plus fortes corrections de prix observées au cours de la dernière décennie dans l’économie réelle.

Cette baisse est particulièrement déterminante pour le secteur du jouet. En effet, le transport peut représenter jusqu’à 30 % du prix final d’un jouet vendu en Europe. Lorsque le coût du conteneur explose, le prix en rayon suit mécaniquement. À l’inverse, quand ces coûts chutent brutalement, les fabricants et distributeurs retrouvent des marges de manœuvre, ce qui permet de limiter les hausses de prix, voire de proposer des tarifs plus attractifs.

Résultat : même si les jouets ne sont pas forcément moins chers qu’avant la crise, leur prix est aujourd’hui plus stable et plus accessible que ce que l’on aurait pu craindre dans un contexte inflationniste. Cette situation encourage les achats de Noël et alimente la dynamique positive du secteur.

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