Zelda : pourquoi les héroïnes sont-elles si peu nombreuses dans les jeux vidéo ?
Publié : 21 juin 2024 à 8h00 par Étienne Escuer
Nintendo a annoncé que la princesse Zelda serait le personnage principal du prochain jeu vidéo de la saga. Les héroïnes restent cependant rares dans les jeux.
C’est une petite révolution dans le monde du jeu vidéo : dans le prochain opus de la saga Zelda, Echoes of Wisdom, qui sortira le 26 septembre, il sera possible d’incarner la princesse, a annoncé mercredi 19 juin Nintendo. Une première, alors qu’une vingtaine de jeux officiels sont sortis depuis 1986. Seuls deux jeux dérivés, non reconnus comme faisant partie de l’histoire principale par Nintendo, ont offert cette possibilité dans les années 1990.
Pour une fois, c’est donc Zelda qui portera secours au chevalier Link et non l’inverse. Au-delà de la saga, cela reste une exception car dans les 100 jeux les plus populaires entre 2017 et 2021, seuls 27% des protagonistes étaient des héroïnes, selon une étude dévoilée par l’association Women in Games en 2024.
Comment expliquer la faible représentation des femmes dans les jeux vidéo ? Déjà, l’industrie du jeu vidéo est très masculine. Elle ne compte que 24% de femmes, selon Women in Games. Par ailleurs, à chaque fois qu’un personnage féminin principal est annoncé, il faut faire face à la colère de joueurs misogynes, comme en témoignent récemment les réactions à l’annonce d’une héroïne dans le sixième opus de la franchise Grand Theft Auto.
L’industrie n’a toutefois pas le choix de s’adapter. L’identification à un personnage est importante, et 48% des joueurs de jeux vidéo sont aujourd’hui des joueuses. Reste que de nombreuses protagonistes féminines sont encore imprégnées de stéréotypes sexistes, pour plaire aux hommes hétérosexuels, comme Lara Croft il y a quelques années ou plus récemment Ève, dans le jeu Stellar Blade. Si le nombre d’héroïnes est un facteur important, leur qualité l’est tout autant !