Bourgogne-Franche-Comté : la femme voilée prise à partie témoigne

16 octobre 2019 à 7h26 par Etienne Escuer

Image d'illustration. Le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, à Dijon.

Crédit : Commons - Erkethan

Prise à partie par un élu du Rassemblement National en raison de son voile, la mère de famille a pris la parole pour la première fois.

La polémique se poursuit depuis près d’une semaine. Vendredi 11 octobre, Julien Odoul, un élu du RN (Rassemblement National) avait demandé à une mère de famille qui accompagnait la classe de son enfant au Conseil régional de retirer son voile. La scène avait profondément choqué, d’autant que ni la loi, ni le règlement de l’hémicycle n’interdisait le port de ce vêtement.




�x�EXCLUSIF : Entretien avec Fatima E. : « Je ne voulais pas craquer devant les enfants »ENTRETIEN À LIRE SUR : https://t.co/zRZl4rK27d pic.twitter.com/CSmsYyHnI5


— CCIF (@ccif) October 15, 2019

 


Pour la première fois, la victime, qui se prénomme Fatima, s’est exprimée, sur le site du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France). « La seule chose que j’ai vue, c’était la détresse des enfants. Ils étaient vraiment choqués et traumatisés », témoigne-t-elle. « Beaucoup de conseillers m’ont souri, m’ont rassurée et m’ont demandé de ne surtout pas sortir, pour ne pas donner raison à Julien Odoul ».


Avec le recul, Fatima analyse les conséquences de l’incident qui s’est déroulé au Conseil régional : « Aujourd’hui, j’ai une opinion négative de ce qu’on appelle la République. L’élu du RN vient de détruire tout un travail que je faisais indirectement auprès de cette classe, dont les élèves d’origine immigrée étaient parfois dans une attitude de penser que la France était contre eux et qu’ils sont rejetés. Et moi j’ai toujours argumenté contre ce discours. J’essayais tout le temps de les rassurer. Quand on est sortis du conseil régional, ils sont venus vers moi pour me dire : « Tu vois, on te l’avait dit ! Ils ne nous aiment pas ! ». Et là, je ne pouvais même plus parler. Les enfants sont venus là pour apprendre : qu’ont-ils appris ? ».