Énergie, matières premières : les boulangeries pâtissent de la hausse des prix

18 octobre 2022 à 7h00 par Étienne Escuer

Des baguettes.
Des baguettes.
Crédit : Pxhere - Image d'illustration.

L’explosion du montant de la facture d’énergie s’ajoute à celle du prix des matières premières. De quoi fragiliser fortement bon nombre de boulangeries.

Eux aussi pâtissent de la hausse des prix de l’énergie : les boulangers réclament un coup de pouce de l’État, alors que les factures vont encore grimper ces prochains mois. Leurs représentants sont reçus ce mardi 18 octobre par le gouvernement. « On a des boulangers qui arrivent en fin de contrat et qui vont signer les nouveaux avec des factures qui vont être multipliées par 2, 3 ou 4 », explique Dominique Anract, président de la confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française (CNBPF). La CNBPF a effectué plusieurs simulations pour mesurer l’impact de ces hausses. « Avec une facture d’énergie multipliée par 4, pour que ça passe, il faudrait rajouter 30% sur tous les prix du magasins », poursuit Dominique Anract.

 

Un guide de bonnes pratiques

 

Plusieurs fours, des groupes réfrigérés, la ventilation, l’éclairage : de nombreux équipements consomment de l’énergie au sein d’une boulangerie. La CNBPF va distribuer un livre blanc aux professionnels avec quelques bonnes pratiques à suivre pour réduire sa consommation. « Changer les lampes qui ne sont pas des LEDs, bien faire attention aux joints des frigos pour éviter des pertes sur le froid, etc. », détaille Dominique Anract. « Faire tourner les fours à plein, aussi, et éviter de les mettre en route en même temps que les pics de consommations des particuliers. » Pour autant, cela ne fera pas baisser drastiquement le montant des factures : « On peut peut-être économiser 10 à 20% d’énergie, mais il y a des choses incontournables, on n’arrivera jamais à diviser par deux la consommation. »

 

Relever les prix ?

 

Pour les professionnels, cette hausse des prix fait en plus suite à celle des matières premières. « La farine et les œufs ont pris 20 à 30%, le beurre et la levure 70%, les prix des emballages ont également augmenté, et à chaque fois ce sont des hausses à deux chiffres », confie le président de la CNBPF. « Certains boulangers ont relevé les prix de 5 à 10 centimes, d’autres ont rogné sur les marges, mais là on n’arrivera pas à passer toutes les augmentations et on craint des fermetures. »

 

Dominique Anract se veut toutefois optimiste car le gouvernement a pris la mesure du problème, selon lui. Il espère notamment que le bouclier tarifaire sera élargi afin de concerner plus de professionnels et que les délais de signature des contrats soient allongés.