Moisson des Brasseurs à Angers : « Un vrai regain pour la bière »

19 juin 2023 à 6h00 par Hugo Harnois

La brasserie angevine
La brasserie angevine
Crédit : Compte Facebook La brasserie angevine

On fête la bière, et, surtout, les femmes et les hommes qui la produisent. L’idée de l’événement est de faire connaitre au grand public ce métier méconnu. Brasseur depuis plus de huit ans, Benoit Durand participe à la 12e édition de l’événement pour présenter son entreprise : La Brasserie angevine. Attaché aux circuits-courts et au commerce local, il travaille avec deux salariés en contrat d’alternance.

Tourné exclusivement vers les bières traditionnelles (blonde, blanche, ambrée et IPA), Benoit Durand produit 1200 litres par semaine, et vend ses produis aux épiceries de quartiers, à la grande distribution, aux associations, à quelques particuliers à travers les marchés de Noël, ou encore à certains cafés, hôtels et restaurants. « Ce qui me passionne dans la bière, c’est la répétabilité, refaire toujours le même brassin, encore et encore, d’où le fait que je ne fais pas de bière éphémère », explique-t-il.

 

Comment une bière est-elle fabriquée ?

Quand on lui demande comment une bière est fabriquée, celui-ci répond que « c’est finalement assez simple ». Ayant d’abord travaillé dans le domaine viticole, Benoit Durand se plait souvent à faire des parallèles avec le vin pour évoquer la confection de la bière. « Quand on fait du vin, on vient chercher un jus sucré dans un fruit, pour la bière, c’est dans des céréales. L’amidon, qui est la partie blanche des céréales, ce n’est jamais que du sucre, et le malteur va débloquer l’accès à cette ressource. Et c’est nous, quand on mélange avec de l’eau chaude, après avoir écrasé ces céréales, qu’on obtient un jus sucré en le séparant des parties solides. Avec ce jus, très sucré, qu’on appelle le moût, comme dans le vin, on va lui ajouter une petite fleur qui va le stabiliser et le rendre plus durable dans le temps : le houblon. C’est un peu le sulfite de la bière, et ça va lui conférer cette amertume et son profil aromatique. » 

Dans sa brasserie, l’Angevin met au total un mois et demi à produire une bière.  Une semaine de fermentation, 15 à 20 jours de garde, puis, comme il est attaché à la refermentation en bouteille, « ce qu’on appelle la méthode traditionnelle dans le vin, car ça me rappelle mes premières amours, cela rallonge encore le temps de fabrication d’une dizaine de jours ».

 

"Bière qui mousse amasse la foule"

On le remarque assez facilement aujourd’hui, que cela soit dans les magasins ou dans nos centres-villes, la bière attire de plus en plus de monde, et les gammes de produits se montrent toujours plus variées. Afin d’illustrer ce phénomène, Benoit Durand rappelle qu’il a eu l’occasion de faire des échanges avec les brasseries des villes jumelles d’Angers, à Austin, Wigan ou Pise, « et il y a une vraie tendance générale pour la bière artisanale, un regain pour la bière. Ce n’est plus cette boisson populaire au sens péjoratif. Aujourd’hui c’est une vraie boisson populaire avec un P majuscule. » 

Vendredi et samedi prochains, de 9h à 19h, il ouvrira ses portes à tous les curieux désirant savoir comment fonctionne son métier. Il a conscience qu’il s’agit d’une activité « énergivore, qui consomme beaucoup d’eau et produit du CO2 car les levures fermentent et recrachent du CO2, mais je vais leur montrer comment je veux me rapprocher d’une bière positive ». Suivra enfin une séance de dégustation avec deux maîtres-mots : « échange et convivialité ».  À l’avenir pour les prochaines éditions de l’événement, Benoit Durand souhaiterait proposer des animations et des ateliers de brassage aux visiteurs.