Jambon : des députés du Loiret et de l’Yonne demandent l'interdiction des nitrites

13 janvier 2021 à 8h17 par Etienne Escuer

VIBRATION
Vers la fin des nitrites dans le jambon ?
Crédit : Pixabay

D'ici 2025, les sels nitrités pourraient être interdits dans la charcuterie.

Accusés de favoriser l'apparition de certains cancers, les sels nitrités sont dans le collimateur de plusieurs députés, dont celui du Loiret Richard Ramos (MoDem) et celle de l’Yonne Michèle Crouzet (UDI) (ainsi que Barbara Bessot-Ballot (LREM), députée de Haute-Saône). Leur rapport parlementaire, présenté ce mercredi 13 janvier, recommande le bannissement progressif d'ici à 2025 de ces additifs controversés utilisés dans les charcuteries pour allonger la durée de conservation et éviter l'oxydation.

Interdiction en 2023 pour le jambon cru, en 2025 pour le jambon cuit ?

Les députés s'appuient sur les auditions de scientifiques, dont le professeur Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer, qui estime que « le fait de traiter les charcuteries aux nitrites semble être franchement corrélé » à une augmentation du caractère cancérigène de la viande. Les parlementaires préconisent donc d’interdire d’abord l'utilisation de ces additifs à compter du 1er janvier 2023 pour les produits crus, puis à compter du 1er janvier 2025 pour l'ensemble des produits de charcuterie, dont le jambon cuit. 76% de la charcuterie vendue en grande surface contiendrait des nitrates ou des nitrites selon le rapport, qui a conduit au dépôt par Richard Ramos d'une proposition de loi. Selon l'élu loirétain, 5 000 décès, causés par cancer colorectal, seraient imputables à ces nitrites chaque année.

L’idée est loin de faire l’unanimité chez les industriels du secteur. L'interdiction des nitrites « aurait des conséquences sanitaires qu'on aurait du mal à mesurer », selon le président de l'interprofession (Fict), Bernard Vallat. Les fabricants invoquent notamment la résurgence potentielle de cas de botulisme dans leur argumentaire de défense. Mais pour les auteurs du rapport parlementaires, il s’agit de lobbying et « d’un chiffon rouge » régulièrement agité. « L'amélioration des conditions sanitaires et des protocoles d'hygiène dans l'ensemble de la chaîne de production a permis de réduire cette menace jusqu'à sa quasi-éradication », est-il indiqué. La mise en place d'un fonds public destiné à soutenir l'adaptation des outils de production des transformateurs est cependant préconisée pour les artisans, TPE et PME.

 

(Avec AFP)