L'absentéisme à l'Assemblée Nationale

Publié : 24 novembre 2025 à 8h01 par Alicia Méchin

Crédit image: Pixabay

Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, a lancé un appel la semaine dernière. Elle demande aux députés d’arrêter de publier des photos des bancs vides de leurs adversaires dans l’hémicycle.

Parce que, vu de l’extérieur, cela pourrait donner l’impression que les députés ne viennent pas travailler. Et c’est vrai que les chiffres peuvent choquer : Selon le site DATAN, la participation moyenne aux votes publics tourne autour de 28 %.

28 %, c’est très peu... 

 

Est-ce qu’il y a une explication ? 

Oui, et elle change complètement la manière de voir les choses : l’hémicycle, ce n’est pas là où les députés travaillent le plus. Parfois, c’est même là où ils travaillent le moins. Le vrai travail se fait en commission, dans des salles beaucoup plus petites. C’est là qu’on écrit les amendements, qu’on auditionne les experts, qu’on modifie les textes, qu’on négocie les compromis. Pour certaines lois, 80 à 90 % du texte final est fait là-bas, avant même d’arriver dans la grande salle.

Il faut également savoir qu'en France, un député n’est jamais remplacé quand il est en arrêt long, en congé maternité ou en convalescence. Son siège reste donc vide. 

L'organisation de la vie politique française est également l'une des raisons qui explique ce taux d'absentéisme. Les députés doivent jongler entre Paris et leur circonscription, parfois à 400 kilomètres. Contrairement aux députés allemands par exemple, qui alternent entre des périodes en circonscription et des semaines au parlement, ce qui limite les déplacements constants et peut favoriser la présence au parlement.

Alors oui, il existe des sanctions financières en cas d’absences répétées, mais elles sont faibles… et très rarement appliquées.

Réécouter la chronique