Nationaliser pour sauver ArcelorMittal ?

Publié : 3 décembre 2025 à 8h20 par Alicia Méchin

Crédit image: wikimedia commons @jibi44

L’Assemblée nationale a adopté la semaine dernière en première lecture une loi visant à nationaliser ArcelorMittal, dans un contexte de grande difficulté pour la sidérurgie française.

Le texte doit encore être validé par le Sénat.

« Mais... nationaliser, ça veut dire que l’État va sauver l’entreprise… ou qu’il récupère juste les problèmes ? »

La nationalisation revient régulièrement dans le débat, et c’était le cas il y a une dizaine d’années déjà pour ArcelorMittal (2011-2012), lorsqu’un site est menacé ou qu’une filière est sous pression. Nationaliser permet de dire « on protège l’emploi », « on reprend le contrôle ».

Mais pour autant, les problèmes ne disparaissent pas. La “reprise par l’État” d’un groupe comme ArcelorMittal signifie reprendre à la fois les actifs, les dettes, les passifs sociaux, les obligations industrielles et environnementales, ainsi que la valeur de l’entreprise.

Au niveau global (pas seulement la France), ArcelorMittal affichait fin 2024 une dette totale d’environ 11,6 milliards de dollars. Le chiffre de 3 milliards d’euros de dette pour la partie France est évoqué.

Ce qu’il faut bien souligner c’est que la sidérurgie française est en difficulté depuis 40 ans à cause d’une concurrence mondiale forte. Des investissements vont être obligatoires : Les sites industriels sont vieillissants et des investissements de plusieurs milliards vont être nécessaires pour passer à de l’acier décarbonné. 

En conclusion, nationaliser indique un changement de propriétaire, mais les réalités économiques et financières restent les mêmes.

 

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