Violences dans le périscolaire : des contrôles de casiers judiciaires aléatoires

Publié : 28 novembre 2025 à 7h56 par Alicia Méchin

Crédit image: Pixabay

Les suspicions de violences sexuelles dans le périscolaire se multiplient.

À Paris, 19 animateurs ont déjà été suspendus depuis le début de l’année. Le gouvernement promet de “renforcer les contrôles”.

 

Leurs casiers ne sont-ils pas déjà vérifiés automatiquement ? 

Non, et c’est justement là que se trouve le vrai problème : dans le périscolaire, il n’existe aucun contrôle automatique du casier judiciaire par l’État. Dans le scolaire, pour les professeurs, les contrôles sont centralisés et obligatoires : on vérifie systématiquement qu’ils ne sont pas inscrits au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Dans la petite enfance et la protection de l’enfance, depuis le 1ᵉʳ octobre, l’attestation d’honorabilité est devenue obligatoire, avec une vérification nationale automatisée. Cela concerne les crèches, les haltes-garderies, les assistants maternels, les foyers de l’ASE, et les structures d’accueil spécialisées.

Mais pour le périscolaire — cantine, garderie, TAP, centres de loisirs — rien de tout cela n’existe. La vérification du casier repose uniquement sur les communes, et donc sur chaque directeur.

Ces directeurs travaillent avec des équipes en sous-effectif, payées environ 820 € brut pour 20 h/semaine, avec des horaires hachés qui rendent le recrutement extrêmement difficile.

Donc, très concrètement, leur choix est souvent recruter quelqu’un… ou fermer le périscolaire. Dans ces conditions, les contrôles deviennent irréguliers, voire secondaires.

En conclusion, dans le scolaire, les contrôles sont automatiques. Dans le périscolaire, ils dépendent d’équipes qui n’ont plus les moyens de les faire.

 

 

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