Climat : comment fonctionne le programme européen Copernicus ?

Publié : 9h03 par Alicia Méchin

Crédit image: Pixabay

Le programme européen Copernicus a publié, ce mardi 9 décembre, son bilan climatique mensuel.

Un constat sans appel : l’année 2025 devrait devenir la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée à l’échelle mondiale. Le mois de novembre qui vient de s’achever, quant à lui, se classe déjà comme le troisième mois de novembre le plus chaud jamais observé. Des chiffres qui alimentent les inquiétudes sur l’accélération du réchauffement climatique… et qui soulèvent aussi des questions sur la manière dont ils sont établis.

« C’est quoi Copernicus ? Comment ça fonctionne ? »

Car Copernicus n’est pas un simple réseau de thermomètres géants répartis sur la planète. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la température moyenne mondiale n’est pas directement mesurée : elle est calculée. Et c’est précisément ce qui rend le travail de Copernicus à la fois méconnu et fascinant.

La raison est simple : notre planète est loin d’être entièrement couverte par des instruments de mesure. Environ 70 % de la surface du globe est occupée par les océans, où les stations météorologiques sont rares et très inégalement réparties. Dans certaines régions reculées, comme l’Antarctique en plein hiver ou des zones désertiques peu habitées, les relevés sont quasi inexistants. Même sur les continents, les données sont fragmentaires, parfois interrompues ou absentes.

Face à ces immenses « trous » dans l’observation, Copernicus adopte une approche radicalement différente. Le programme collecte tout ce qui est disponible : images satellites, données de stations météo terrestres, mesures issues de bouées océaniques, relevés aériens, observations historiques… Ces informations, souvent partielles ou disparates, sont ensuite croisées et intégrées dans de vastes modèles numériques.

C’est là qu’interviennent les supercalculateurs. En s’appuyant sur les lois de la physique, de la dynamique de l’atmosphère et des océans, ces machines reconstituent l’état du climat mondial, morceau par morceau. Là où aucune mesure directe n’existe, le modèle estime la température la plus probable, cohérente avec l’ensemble des données connues autour. Ce processus, appelé « réanalyse climatique », permet d’obtenir une vision globale et continue de l’évolution du climat terrestre.

Ainsi, lorsqu’on lit que « selon Copernicus, 2025 sera l’une des années les plus chaudes jamais enregistrées », il ne s’agit pas d’une simple moyenne de thermomètres, mais du résultat d’un gigantesque puzzle scientifique. Un puzzle dans lequel chaque donnée compte, même incomplète, et où l’intelligence des modèles permet de voir ce qu’aucun instrument isolé ne peut mesurer.

En conclusion, si nous sommes aujourd’hui capables de suivre avec précision la hausse des températures mondiales, c’est parce que Copernicus ne se contente pas d’observer la planète : il la reconstruit. Là où les thermomètres s’arrêtent, les modèles prennent le relais, offrant une lecture globale de la chaleur du monde. 

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