Pourquoi les prix du gaz et de l’électricité vont augmenter en 2026

Publié : 9h19 par Alicia Méchin

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Les prix du gaz et d'électricité vont augmenter d'une cinquantaine d'euros par an à partir du 1er janvier 2026 pour le consommateur.

À partir du 1er janvier 2026, les consommateurs français verront leur facture de gaz et d’électricité augmenter d’environ 50 euros par an. Cette hausse n’est pas directement liée aux prix des matières premières ou aux tensions internationales, mais à un mécanisme bien plus technique : l’évolution du dispositif des Certificats d’économies d’énergie, plus connu sous l’acronyme CEE.

Créé pour encourager les économies d’énergie, le dispositif CEE impose aux fournisseurs — qu’il s’agisse d’entreprises de gaz, d’électricité ou de carburants — d’atteindre des objectifs fixés par l’État. Concrètement, ils doivent financer des actions en faveur de la réduction de la consommation énergétique : aides à la rénovation, isolation, changement de chaudière, programmes de sensibilisation… Lorsque ces entreprises ne réalisent pas elles-mêmes les travaux, elles peuvent acheter des certificats à d’autres acteurs spécialisés. Ce système crée un véritable marché interne, où s’échangent des millions de CEE.

« Donc c’est une obligation faite par l’État aux fournisseurs d’énergies, mais c’est à nous de payer ? »  

C’est le principe de la « taxe invisible ». Ce n’est pas voté par le Parlement dans une loi des finances, mais tous les consommateurs la payent.

Contrairement aux taxes classiques, votées dans une loi de finances et clairement identifiées sur une facture, le coût des CEE n’apparaît nulle part. Il est intégré directement au prix du kilowattheure. Les dépenses des fournisseurs — qu’il s’agisse du financement de travaux ou de l’achat de certificats — sont systématiquement répercutées sur le tarif final facturé aux ménages.

Résultat : un marché parallèle, opaque pour le grand public, mais qui influence de manière significative les prix de l’énergie. Ce mécanisme repose sur un paradoxe : même si ce sont les fournisseurs qui doivent remplir les obligations liées aux CEE, c’est bel et bien le consommateur qui en supporte la charge financière.

La hausse prévue en 2026 correspond à un durcissement des objectifs d’économies d’énergie pour la nouvelle période du dispositif. Pour répondre à leurs obligations, les fournisseurs devront donc investir davantage — et mécaniquement, répercuter ces coûts supplémentaires.

Ainsi, si l’objectif affiché est louable — réduire la consommation d’énergie et encourager la transition écologique — son financement reste largement méconnu. Et cette invisibilité contribue à l’incompréhension des consommateurs, qui voient leur facture grimper sans qu’aucune ligne explicative n’apparaisse.

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